Laura : Cancer des Méninges - Les changements en 1 seule séance !
En janvier 2013, notre monde s’effondre. Notre petite Laura âgée de tout juste 3 ans est atteinte d’une tumeur cérébrale. Une tumeur rare, diffuse, inopérable et maligne. Un cancer, même si nous ne prononçons jamais le mot… Elle passe plusieurs semaines aux soins intensifs, convulse dans nos bras, perd la vue, ne sait plus marcher.
Plusieurs interventions chirurgicales afin de soulager la pression intracrânienne liée à sa tumeur. Elle commence une chimiothérapie qui durera presque 2 ans. Elle perd du pois, perd ses cheveux. On lui place une sonde au niveau de l’estomac afin de la nourrir. Elle est nourri artificiellement pendant 2 ans. Elle vomit presque chaque jour.
Nous courrons d’hôpitaux en hôpitaux, de spécialistes en spécialistes. Je ne compte plus le nombre de scanners, d’IRM, d’anesthésies générales. Les longues veillées, les heures d’attentes, les nuits d’hospitalisation ou le temps paraît infini et où l’on a plus de questions que de réponses, les petits microbes qui se transforment en hospitalisation car elle est si pauvre en défenses immunitaires. Et Dr Sophie nous prend sous son aile. Avec elle on commence à avoir confiance dans le corps médical qui jusque là tâtonnait sur le cas tellement rare de Laura. Elle prend le temps, nous explique et surtout elle se bat pour notre fille et on y croit.
C’est un peu par hasard que nous rencontrons Paul de Combourg. Nous habitons en Belgique, et sommes venus rendre visite à ma maman en Bretagne. Je suis plutôt scientifique et rationnelle, alors, cette rencontre m’inquiète… Je n’y crois pas vraiment, mais c’est vrai, je ferais tout pour que Laura aille mieux, alors, je tente. Je suis d’abord surprise, étonnée et puis chamboulée. Cette rencontre me perturbe, bouscule mes fondements déjà pas mal ébranlés par tout ce qui nous arrive. Et puis, je me rends compte que cette présence m’a fait du bien, me rassure. Je sens que quelqu’un veille sur Laura, dans l’ombre. Ca me donne de la force, et je vois que ma petite en prend aussi. Rien d’immédiat ni flagrant, mais comme quelque chose qui se construit petit à petit. Un pont qui s’étaye.
Nous ne nous voyons pas beaucoup, mais les messages et les nouvelles s’échangent entre Combourg et Bruxelles. Les mots rassurent et surtout sont justes. Et puis il y a toujours comme cet ange gardien qui veille sur nous, cette force invisible. Cette bienveillance.
Nous sommes allées voir Paul à la fin du traitement en août dernier. Beaucoup d’émotions dans si peu de mots. Tant de force dans des silences et des regards. Tant d’amour que j’en suis à nouveau retournée…
Laura grandit, elle court, elle joue, elle va à l’école. Elle a aujourd’hui une tignasse indomptable, on l’appelle sa crinière de lionne. Elle apprend à lire, commence à écrire. Du haut de ses 6 ans, elle qui était incapable de monter des escaliers pédale tous les matins pour se rendre à l’école. Elle déborde de joie de vivre, de sourires, de spontanéité. Elle est aimante, attentionnée, le tout avec un caractère bien trempée d’une petite gaminette qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Médicalement, nous sommes (enfin, après tout, elle est… mais elle nous porte tellement sur ses petites épaules qu’elle tient l’équilibre de la famille) en rémission. C’est bien sûr toujours lourd au niveau du suivi, IRM, neurologue, kiné, nutritionniste, gastro... mais rien par rapport à ce que nous avons connu et savourons ces moments, admirons ses progrès et profitons du soleil qui ne brille pas en Belgique, mais bien sous notre toit.
Je ne sais pas si Paul sait à quel point je lui suis reconnaissante de veiller ainsi sur Laura, mais pas seulement sur elle. La sérénité qu’il transmet m’a apporté confiance dans mes moments de doute. Moi la rationnelle je ne m’explique pas tout. Beaucoup de mes barrières sont tombées dans cette épreuve, et je n’aurais jamais toutes mes réponses, mais je veux croire au chemin vers la guérison, parce que nous n’en avons jamais été si proches. Et je remercie vraiment de tout mon cœur Paul de nous y accompagner.
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